La journée de la femme n’existe pas

La journée de la femme n’existe pas

8 mars 2019

Blogue de Véronique De Sève

Quel ne fut pas mon étonnement lorsque, lundi dernier, j’ai entendu l’animateur de radio d’une émission matinale se poser la question suivante : le 8 mars, est-ce la Journée internationale des femmes ou de LA femme ?

Encore cette éternelle interrogation !, me suis-je écriée en moi-même.

Le pluriel a toujours été de mise pour parler de la Journée internationale des femmes. Il vise à souligner la diversité, et non un soi-disant idéal féminin incarné dans un singulier, ma foi, bien réducteur. Cette année, le Collectif 8 mars a pris l’initiative d’ajouter la notion des droits des femmes au nom de cette journée, qui devient ainsi la Journée internationale des droits des femmes. Je m’en réjouis. Bien sûr, je n’en veux pas à cet animateur de ne pas avoir été mis au courant de ce changement. Mais de grâce, prenons donc enfin note, collectivement, du nom exact de cette journée.

Un mot fait toute la différence
Les femmes ne parlent pas d’une seule et même voix, tout comme les hommes, d’ailleurs ! Elles sont plurielles et chacune d’entre elles, unique, représente un individu à part entière. Elles n’ont pas les mêmes idées et ne vivent pas les mêmes réalités quotidiennes. Elles ont des parcours différents, rencontrent des difficultés qui leur sont propres. Elles sont grandes, petites, rousses, brunettes, filiformes ou toute en rondeur. Certaines se disent féministes, d’autres préfèrent le terme humaniste ; d’autres encore refusent toute étiquette. Les femmes ne forment pas un bloc monolithique ! Pour cette raison, j’ai toujours repris les personnes qui parlent de la Journée de la femme et défendu l’appellation Journée internationale DES femmes pour bien représenter notre grande diversité.

Le 8 mars n’est pas une journée comme les autres : parler des droits des femmes, c’est refléter la vraie nature de ce dont il s’agit. C’est donner à cette journée la perspective militante et féministe qu’elle doit avoir. C’est aussi une occasion pour dénoncer les nombreuses discriminations, inégalités et violences envers les femmes et souligner le chemin parcouru. Le mythe de l’égalité déjà atteinte est tenace ! L’égalité de droit est certes atteinte, mais tant s’en faut dans les faits.

Revendiquons !
Nous devons en convenir : en 2019, les hommes assument de plus en plus de responsabilités familiales. Or, les femmes sont encore majoritairement celles qui supportent la charge mentale et qui jonglent avec les différentes sphères de la conciliation famille-travail. Moins nombreuses dans les lieux décisionnels, elles ne sont toujours pas parvenues à briser le plafond de verre, et ce, même si elles détiennent autant de compétences que leurs confrères. Les femmes subissent encore trop de violence au travail et dans l’espace public, et le harcèlement sexuel est le lot quotidien de plusieurs d’entre elles. Les écarts salariaux entre les femmes et les hommes subsistent, malgré les luttes passées pour l’équité salariale. La pauvreté et la précarité demeurent aussi de réels enjeux pour elles. Et ce ne sont là que quelques exemples d’inégalités inadmissibles à leur égard.

J’aimerais que les politiques gouvernementales apportent des changements concrets pour une réelle égalité entre les femmes et les hommes, et entre les femmes elles-mêmes. Depuis l’élection de la CAQ, deux ministres se sont succédé à la condition féminine. Pourtant, nous ne savons toujours pas ce que compte faire ce gouvernement pour enfin atteindre l’égalité que nous demandons depuis si longtemps.

La Journée internationale des droits des femmes 2019 doit être festive et refléter la solidarité qui nous lie, toutes et tous. Mais surtout, elle doit être l’occasion de nous rappeler qu’il reste encore de nombreuses luttes à mener et qu’il faut, ensemble, se donner les moyens pour les conduire à terme.

Bon 8 mars !

Bonne nouvelle pour les membres de la section Thermover

Bonne nouvelle pour les membres de la section Thermover

Les membres de la section Thermover le 17 février 2019.

Le dimanche 17 février, les membres de la section Thermover (nouvellement affiliée au Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières – CSN) ont entériné à 100 % l’entente de principe présentée en assemblée générale.

Parmi les nombreux gains notables, on mentionne :

  • Un REER collectif Bâtirente avec contribution de l’employeur;
  • L’ajout de jours fériés et payés;
  • Une augmentation salariale de 2,95 % en 2019 et de 2 % en 2020;
  • L’ajout de primes pour les quarts de soir et de nuit;
  • Une augmentation de la masse salariale de plus de 6 %;
  • Des mouvements de main-d’oeuvre conventionnés où l’on donne priorité à l’ancienneté;
  • Bonification des autres conditions de travail.

Il s’agit d’une excellente première convention collective pour ces membres. Le tout a été possible grâce à l’implication des membres, à l’appui de la Fédération de l’industrie manufacturière et surtout, à la force du mouvement CSN – une force incontournable dans l’industrie manufacturière.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) lutte pour améliorer les conditions de travail et de vie de ses membres et pour développer des emplois de qualité. Elle est très active sur le plan de la prévention en santé et sécurité du travail et de la formation.

Elle rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec. La FIM–CSN est bien outillée pour représenter l’ensemble de ses secteurs d’activités.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Une délégation FIM-CSN rencontre les dirigeants de Demix à Toronto

Une délégation FIM-CSN rencontre les dirigeants de Demix à Toronto

Quelque 200 conducteurs de bétonnière de cinq sections de la compagnie Demix Béton du Grand Montréal réclament toujours des correctifs pour contrer les inconvénients dus à l’implantation du système Optimizer de gestion des livraisons du béton sur les chantiers de construction. C’est pourquoi une délégation d’une vingtaine de travailleurs s’est déplacée aujourd’hui à Toronto dans le but de rencontrer les dirigeants de l’entreprise mère, CRH Canada, pour leur faire part de leurs doléances, dont celles pouvant affecter leur santé et leur sécurité ainsi que celle de la population.

« Après plusieurs démarches et rencontres menées depuis le printemps dernier pour exiger des correctifs liés au système Optimizer, les travailleurs espèrent obtenir enfin une écoute de la part des hauts dirigeants de CHR Canada et ainsi leur assurer un retour à des conditions de travail normalisées dans le respect de leur santé et de leur sécurité ainsi que celle de la population », d’expliquer André Miousse, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière, affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Le litige

Le système Optimizer, mis en place sans consultation, relie chaque conducteur de bétonnière à une centrale de distribution par l’intermédiaire d’une tablette électronique. Or, ce système, qui analyse les trajets à emprunter et les temps de réponse requis sans tenir compte de la provenance d’origine du conducteur, bouscule de façon importante les conditions de travail des salariés en dictant aux conducteurs divers trajets de livraison pour lesquels ils ne sont pas familiers. « Dans certains cas, ajoute André Miousse, le système propose des trajets en plein quartier populeux, sans égard aux normes de sécurité. Ça nous inquiète beaucoup. »

En outre, ce système vient modifier radicalement plusieurs conditions de travail, dont celles qui a trait à la fin de journée de travail, entraînant chez les travailleurs épuisement et stress. Un autre facteur d’inconfort est lié à la difficulté de concilier la famille et le travail qui, dans certains cas, est à toutes fins utiles inexistante en raison des heures de travail interminables qui affectent la vie familiale des travailleurs.

Des solutions viables existent

Les travailleurs exercent depuis le printemps dernier différents moyens de pression et de visibilité afin d’être entendus et écoutés. Mais jusqu’à maintenant, les discussions n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente. C’est pourquoi une délégation composée de représentants des cinq syndicats et d’élus de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) s’est présentée au siège social de CRH Canada pour y rencontrer les hauts dirigeants afin de les convaincre de la nécessité de trouver des solutions viables.

« On a rencontré les dirigeants de CRH Canada avec la profonde conviction que des solutions viables et constructives existent pour assurer à la fois le maintien de conditions de travail décentes qui respectent les travailleurs, et une prestation de services sécuritaires correspondant aux besoins de l’entreprise bétonnière. On espère qu’ils ont entendu le message des travailleurs », conclut le vice-président de la FIM–CSN

Une démarche administrative au Tribunal administratif du travail (TAT) met fin au lock-out chez Béton Provincial de Matane

Une démarche administrative au Tribunal administratif du travail (TAT) met fin au lock-out chez Béton Provincial de Matane

Les salariés de Béton Provincial à Matane étaient représentés par le Syndicat des travailleurs de Béton Provincial de Matane-CSN depuis 2009. Leur convention collective était échue depuis le 31 décembre 2017. La négociation pour une nouvelle convention était en cours.

Entre temps, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du béton du Bas-Saint-Laurent – CSN voit le jour. Ce syndicat regroupera des groupes de salariés chez divers employeurs du secteur du béton.

Le nouveau syndicat constate que les salariés de Béton Provincial de Matane sont dans une période où il est possible de changer d’allégeance syndicale puisque la convention collective est échue depuis plus d’un an. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du béton du Bas-Saint-Laurent – CSN voit là la chance d’aller chercher un premier groupe. Il fait signer des cartes d’adhésion au nouveau syndicat. Le nouveau syndicat dépose une requête en accréditation le 16 octobre 2018.

Pendant ce temps, la négociation se poursuivait. L’employeur apprenant l’existence de ce nouveau syndicat et voyant que ses salariés adhéraient à ce syndicat fait une offre finale en stipulant que si elles sont refusées, il mettra ses salariés en lock-out.

Après enquête et audition, le 7 décembre 2018, le Tribunal administratif du travail révoque l’accréditation accordée à Syndicat des travailleurs de Béton Provincial de Matane – CSN et accrédite le nouveau syndicat régional, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du béton du Bas-Saint-Laurent – CSN, pour représenter tous les salariés au sens du Code du travail du département Usine de béton préfabriqué de Matane incluant les salariés du transport préfab et les techniciens en laboratoire à l’exception de ceux de bureau. Mettant ainsi fin au lock-out décrété par l’employeur.

La période de négociation doit maintenant repartir à zéro.