Les 200 conducteurs de bétonnière de cinq sections de la compagnie Demix Béton du Grand Montréal, représentés par cinq syndicats affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), réclament depuis juin des mesures pour pallier des lacunes engendrées par l’implantation d’un nouveau système informatique appelé Optimizer visant à établir les circuits de livraison du béton sur les chantiers. Les présidences des syndicats ont demandé puis obtenu une rencontre avec la partie patronale pour tenter d’y apporter des améliorations. Une rencontre a finalement eu lieu le lundi 10 septembre dernier.
D’emblée, la FIM–CSN tient à préciser qu’il n’existe aucun lien apparent entre le terrible accident survenu le 10 septembre dans le nord de Montréal alors qu’une citoyenne a été heurtée en début de matinée. « Seules les enquêtes en cours pourront déterminer les causes et les circonstances de cette tragédie », déclare Louis Bégin, président de la FIM–CSN.
Le système Optimizer relie depuis peu chaque conducteur de bétonnière à une centrale de distribution par l’intermédiaire d’une tablette électronique. Optimizer analyse en temps réel les trajets à emprunter et les temps de réponse requis pour la livraison du béton en dictant aux conducteurs différents trajets de livraison. Dans certains cas, des trajets en plein quartier populeux peuvent être suggérés par le système, sans égard aux limitations prévues au Code de la sécurité routière.
« Ce qu’il importe de dire ici, explique Louis Bégin, c’est que ces travailleurs, qui ne sont pas en négociation de convention collective, vivent des pressions constantes et un stress énorme depuis l’entrée en vigueur de ce système de répartition, en plus d’affecter leurs conditions de travail et d’exercice. »
Pour Louis Bégin, ces situations s’expliquent par le fait que le système Optimizer a été implanté sans que les conducteurs eux-mêmes aient été consultés, alors qu’il affecte aussi directement leurs conditions de travail, dont leur propre santé et leur sécurité. « C’est pourquoi les travailleurs exercent depuis le printemps dernier différents moyens de visibilité afin d’être entendus et écoutés. Nous souhaitons ardemment que Demix Béton continue les démarches entreprises », conclut M. Bégin.
Les parties doivent se rencontrer à nouveau le 25 septembre prochain pour poursuivre leurs discussions. Dans l’attente, les travailleurs entendent maintenir leurs moyens de visibilité jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause.
Aujourd’hui le 30 août 2018, le Syndicat des Ouvriers du Fer et Titane CSN, à la veille du renouvellement de leur convention collective et en rappelant que 1030 travailleuses et travailleurs de ABI à Bécancour sont en lockout depuis le 11 janvier dernier, interpelle les quatre candidats qui tente de ravir la circonscription de Richelieu.
Le syndicat demande aux candidats des principaux partis de se prononcer sur le fait qu’un géant de l’aluminium comme ABI, alors que les négociations étaient toujours en cours et qu’un règlement négocié était toujours possible, a mis fin à la discussion de façon unilatérale et a mis à la rue ses salariés. Cette société a ainsi appauvri les familles de ses travailleuses et travailleurs en plus d’affecter l’économie de la région tout entière.
N’oublions pas qu’ABI a même invoquer la clause de cas de force majeurs « act of god » pour se soustraire de ses obligations envers Hydro-Québec. Elle prive ainsi la population québécoise de revenus potentiels qui devraient être dans les coffres de l’État plutôt que dans les poches d’Alcoa et Rio Tinto.
Est-ce que les politiciens répondront à la demande ?
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières – CSN (STTIM-CSN) connait sa première grève depuis sa fondation.
Les quarante salariés de production, membres du STTIM-CSN, section Graymont Portneuf, sont en grève générale illimitée depuis 7 h, le 30 juillet 2018. Ils dénoncent ainsi l’impasse dans la négociation qui achoppe principalement sur les clauses salariales.
Les préparatifs pour tenir le temps qu’il faut sont enclenchés
Fort d’un mandat de grève voté à l’unanimité par les membres, lors de l’assemblée générale tenue le 21 juin 2018 et après des séances de conciliation infructueuses, le syndicat entend régler une grande iniquité dans le traitement salarial qu’offre l’entreprise Graymont (Portneuf) inc. Division Carrière Calco avec celui offert à ses deux autres divisions québécoises pouvant atteindre une différence allant jusqu’à 8 $ l’heure pour la même fonction.
Par cette grève, le syndicat entend faire valoir le sérieux de ses demandes qui visent un rattrapage pour diminuer les écarts avec les autres salariés de Graymont et de la compétition. C’est une question de justice et de respect.
Le syndicat peut compter sur le soutien indéfectible du Conseil central de Québec Chaudière Appalaches, de la FIM et la CSN . Si vous êtes dans le coin, passez les saluer !
Source : Conseil central de Québec Chaudière Appalaches
L’annonce du gouvernement américain de la mise en application des tarifs douaniers de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium exportés aux États-Unis vient de plonger les pays mis en cause dans une guerre commerciale d’envergure.
« Depuis l’annonce de ces mesures protectionnistes au mois de mars dernier, nous avions évalué plusieurs scénarios d’impacts, et ce, autant sur la production de l’acier que sur celle de l’aluminium. Nous entrevoyons donc des répercussions majeures sur l’industrie qui, à long terme, pourrait menacer des milliers d’emplois au Québec, de préciser Louis Bégin, président par intérim de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN. Dans la mesure où le conflit perdure, nous redoutons la mise en attente de certains projets importants directement liée aux nouveaux tarifs douaniers. »
Dès aujourd’hui, le Canada, le Mexique et les 28 pays membres de l’Union européenne sont désormais frappés par cette mesure. Le Canada a réagi hier en imposant des tarifs équivalents sur de multiples produits étasuniens, et l’UE a précisé qu’elle portera le conflit devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) aujourd’hui même, une procédure qui pourrait durer plusieurs années. Pour sa part, le gouvernement mexicain a également annoncé des mesures de représailles commerciales rapides contre les États-Unis, des tarifs qui toucheraient à plusieurs produits courants de consommation.
« Évidemment, nous allons surveiller la situation de très près du fait que presque toute la production de notre aciérie est exportée aux États-Unis. Et la réponse actuelle de Justin Trudeau, qui impose à son tour des tarifs équivalents pour contrer la manœuvre du gouvernement Trump, laisse entrevoir une escalade que nous redoutons. Nous nous attendons à ce que le gouvernement canadien tente de trouver une voie de sortie rapide à ce conflit qui ne fera que des perdants », de déclarer François Nadeau, président du Syndicat des ouvriers de Fer et titane CSN.
« À court terme, puisque les États-Unis ne produisent pas assez d’aluminium pour fournir leur marché intérieur, leurs entreprises qui l’utilisent en matière première seront tout de même forcées de s’approvisionner au Canada. Nous ne savons toutefois pas si le marché s’ajustera ou si le prix de l’aluminium augmentera de manière durable, de souligner Michel Desbiens, président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN). Même si une augmentation n’est pas si catastrophique, nous craignons simplement que celle-ci soit finalement refilée aux consommateurs. Et l’incertitude des effets à long terme nous inquiète, c’est certain. »
« Le déclenchement d’une guerre commerciale sur les matières premières n’est jamais une bonne nouvelle tant pour les travailleuses et travailleurs que pour les consommateurs qui, au bout du compte, sont exactement les mêmes personnes lorsqu’elles se procurent des biens dont les prix augmentent à cause de mesures protectionnistes, de déplorer Jacques Létourneau, président de la CSN. La hausse générale des prix qui risque d’en découler exercera une nouvelle pression sur le budget des ménages, qui peinent déjà à boucler leurs fins de mois. Évidemment, nous souhaitons un règlement rapide de ce nouvel épisode peu reluisant de l’ère des politiques du gouvernement de Donald Trump. »
Attendu depuis quelques temps déjà, c’est le 8 mars dernier, que Donald Trump annonçait l’imposition d’une taxe supplémentaire sur l’acier et l’aluminium. Affirmant vouloir laisser libre cours aux travaux actuels sur la renégociation de l’ALENA, le président américain a exempté le Canada et le Mexique de l’application de cette nouvelle mesure protectionniste.
Alors que les inquiétudes étaient grandes de ce côté de la frontière, la nouvelle de l’exemption du Canada a permis aux salarié-es des industries concernées de souffler un peu. À la FIM-CSN, on se réjouit de l’annonce de l’exemption du Canada, mais on reste vigilant pour l’avenir, « il n’y a rien de bien rassurant à l’horizon, affirme Louis Bégin, président de la FIM-CSN. L’évolution des pourparlers sur l’ALENA ne semblent pas des plus positifs actuellement et il ne faut pas oublier que d’autres secteurs de l’industrie manufacturière subissent actuellement les contrecoups de la politique protectionniste américaine, comme le bois d’œuvre. »
Le Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN), qui représente 650 travailleurs, versera un montant de 30 000 dollars en guise d’appui aux 1030 travailleurs de l’usine ABI, mis en lockout le 11 janvier dernier. Il s’agit de l’un des dons les plus importants octroyés ces dernières années à des travailleurs en conflit.
« Avec cet appui financier, nos membres ont voulu démontrer leur solidarité avec les travailleurs d’ABI, en les aidant durant cette période difficile, a déclaré Michel Desbiens, président du syndicat CSN. Les travailleurs de Baie-Comeau se sentent aussi concernés par les enjeux qui touchent les travailleurs d’ABI sur les questions touchant le régime de pension et l’attribution des postes par ancienneté. Nous leur souhaitons un retour rapide de l’employeur à la table de négociation. »
Au lendemain du déclenchement du lockout, le Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN) et la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) avaient donné leur plein appui aux travailleurs de Bécancour. Le don, puisé à même les fonds du syndicat, « concrétise cette solidarité à leur égard », ajoute Michel Desbiens. Le don leur sera versé en main propre dans les prochaines semaines.
Le Syndicat national de l’aluminium de Baie-Comeau se prépare en vue des négociations pour le renouvellement de la convention collective, dont l’échéance est prévue le 31 mai 2019.